Le président Tebboune annonce une nouvelle stratégie pour l'industrie automobile en Algérie

Publié le : 2025-07-20

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a insisté sur la nouvelle orientation de l’État vers une production réelle, reposant sur un taux d’intégration élevé et des composants locaux, au lieu des pratiques passées qu’il a qualifiées de « sales ». Dans ce contexte, le Président a révélé des détails concernant les usines existantes, comme Fiat et Renault, ainsi que la volonté de l’Algérie d’attirer des marques mondiales avec des conditions strictes, tout en mettant l’accent sur l’importance des services après-vente et la protection du consommateur algérien contre les abus.

En effet, lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, diffusée vendredi soir, 18 juillet 2025, le président de la République a évoqué le dossier de l’industrie automobile locale, le président de la République a affirmé que "de grandes marques mondiales lanceront la production locale de leurs véhicules, avec des taux d’intégration élevés dès le début", précisant que le rythme de réalisation pourrait être variable, étant donné que ces projets nécessitent des préparations et des investissements considérables.

Dans ce contexte, le président de la République a salué le progrès enregistré dans le domaine de l’industrie automobile, notamment pour ce qui est des taux d’intégration élevés ayant été réalisés par des Algériens, révélant que certains modèles de véhicules qui seront produits localement ont déjà été identifiés, et que leur taux d’intégration atteindra au moins 40%.

Rappelant que les dérives qu’a connues le secteur par le passé, et ayant coûté des milliards de dollars au Trésor public, font partie désormais du passé, le président de la République a affirmé que l’importation de véhicules ne sera autorisée qu’en présence d’un réseau de services après-vente.

Le Président de la République a déclaré que l’Algérie avait défini certains types de véhicules qui seront produits localement avec un taux d’intégration d’au moins 40 %, en utilisant plusieurs pièces fabriquées dans le pays, telles que les pneus, les roues, les sièges, etc. Il a ajouté : " Il existe des start-up spécialisées dans la fabrication de câbles électriques, dont certaines ont été intégrées aux véhicules Fiat produits en Algérie ", soulignant que cette évolution a permis de " créer un réseau de sous-traitance à travers le pays, ce qui permettra de sortir du jeu qualifié de sale, qui se pratiquait auparavant, où l’on importait des voitures quasi complètes, auxquelles on se contentait de fixer les roues, en appelant cela de la fabrication ".

Dans le même contexte, le Président a cité l’exemple de l’Armée nationale populaire qui fabrique des boîtes de vitesses, en affirmant : "Les usines automobiles sont des projets d’avenir et nécessitent des investissements industriels ainsi que des investissements dans la formation et autres domaines ".

Concernant l’usine Renault, Tebboune a expliqué que la reprise de la production locale de l’usine "Renault" est tributaire de la réalisation d’un taux d’intégration acceptable, précisant que : " Renault pourra reprendre ses activités si elle augmente le taux d’intégration comme exigé ", ajoutant que " durant sept années d’activité, le taux d’intégration réel de l’usine n’a pas dépassé 5 %" .

Le Président a également indiqué que « d’autres grandes marques internationales investiront en Algérie et débuteront avec un taux d’intégration élevé », précisant que « les pneus, les vitres arrière et les câbles électriques sont actuellement assemblés dans les voitures produites en Algérie ». Il a poursuivi : « L’Algérie avance dans cette direction, il ne faut donc pas précipiter ce processus », tout en confirmant : « Parallèlement à ces démarches, nous pouvons acheter des voitures pour répondre aux besoins du marché local, en fonction de nos besoins ".

Il s’est aussi félicité de la dynamique que connaît l’entreprise "Fiat" au niveau de son usine à Tafraoui (Oran), notamment en termes de taux d’intégration, en précisant qu':" Un accord a été conclu avec Fiat pour une capacité de production variant entre 70 000 et 80 000 véhicules ", soulignant que "Fiat est en train d’augmenter cette capacité et a accepté le taux d’intégration fixé par les autorités algériennes ". Il a confirmé que " Fiat a commencé à intégrer des pièces algériennes et travaille sur la production de châssis et de structures ".

En ce qui concerne l’importation de voitures d’occasion, le Président a dit : " Nous avons ouvert la voie aux citoyens pour importer des voitures d’occasion de moins de trois ans, mais certaines dérives sont apparues et nous y avons mis fin ".

Le Président a critiqué certaines pratiques adoptées par des opérateurs, déclarant : " Certains opérateurs ont recours à des manœuvres sous prétexte qu’ils fabriqueront localement, ce qui n’est d’aucun bénéfice économique pour nous ", précisant que " près de 20 marques voulaient recourir à ces pratiques ".

Le Président Tebboune a insisté sur le fait que l’objectif de l’État est de " produire des voitures algériennes, mais avec des marques mondialement reconnues et fiables pour les consommateurs algériens ; en dehors de cela, il n’y a rien d’autre ". Il a également affirmé " la nécessité de services et réseaux après-vente ", ajoutant : " Le gouvernement ne peut pas dépenser de l’argent avec des opérateurs qui n’ont pas de plans clairs ".

Le Président a conclu ses déclarations sur le secteur automobile par un message clair aux investisseurs de ce domaine, en disant : " Nous refusons les pratiques qui ne vont pas dans l’intérêt du client, comme encaisser l’acompte avant même l’importation de la voiture, car ce faisant, vous ne faites que jouer avec leur argent ".

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