Oui, Renault peut disparaître

Renault se retrouve dans une très mauvaise passe, ayant vu ses usines et son réseau commercial paralysés par la crise du coronavirus et les confinements décidés notamment en Europe. Le groupe était déjà fragilisé avant cet épisode, ayant subi en 2019 sa première perte nette en dix ans. Le groupe Renault va ainsi présenter son plan d’économies, vendredi 29 mai.
Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances, était l'invité d'Europe 1. Il est revenu sur la situation de Renault. "Il y a urgence à agir", prévient le ministre français. "Renault peut disparaître, les grands constructeurs industriels peuvent disparaître, il faut être lucide", a-t-il estimé, ajoutant : "Je n'ai jamais caché la gravité de la crise, et je ne cache pas la gravité de la situation de Renault."
D'autre part, Bruno Le Maire a assuré que l'usine de Flins ne devrait pas fermer mais faire l'objet d'une reconversion de sa production. Il indique aussi que ses services ont étudié sérieusement la situation et jugé que ce site des Yvelines, qui compte 2600 salariés pour construire des Renault Zoé et des Nissan Micra, n’avait pas de raison de fermer. En tout état de cause, le gouvernement attend de pouvoir consulter le plan stratégique de Jean-Dominique Sénart, l’actuel président du conseil d’administration du constructeur.
L'État français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a accepté de voler à son secours en garantissant un prêt bancaire d'environ cinq milliards d'euros, qui a été approuvé par l'Union européenne. Mais "ce prêt, je ne l'ai pas encore signé", a souligné le ministre vendredi dans le Figaro, en demandant aux constructeurs automobiles de s'engager sur trois points, dont "la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées".